Sexualité
Dans la vidéo jointe à cet article, le psychologue Quebecois Yvon Dallaire décrit très clairement avec son accent chantant les zones du cerveau qui sont activées par les sentiments amoureux. Comprendre le fonctionnement de notre cerveau aide à comprendre la relation amoureuse.
« Madame, je n’ai plus de désir pour mon mari » ou encore « J’ai commencé une relation avec une collègue, avec ma femme nous n’avions plus de désir » ces phrases entendues si souvent dans mon cabinet m’incitent à creuser avec vous le désir sexuel. Essayons d’y comprendre quelque chose !
Commençons aujourd’hui par quelques généralités qui vont nous aider à cerner le désir. Il est un formidable moteur pour toute vie humaine, il nous pousse à nous dépasser, à nous réaliser.
Pour une vie sexuelle épanouie, le désir est indispensable, sans désir, pas de plaisir ! Il vient de très loin dans notre histoire personnelle. Sa genèse remonte pour partie au désir et au plaisir vécus dans notre toute petite enfance. Des évènements ultérieurs ont pu modifier notre façon de le ressentir, de l’accueillir ainsi que la conscience même de son existence.
Le désir nait à travers nos cinq sens, le toucher, la vue, l’odorat, le gout et l’ouïe. C’est à travers eux que nous sommes connectés au monde et aux autres. Ils vont les premiers canaux du désir. La publicité utilise ces ficelles en nous faisant désirer ce que nous ne possédons pas.
Le désir s’exprime et de vit différemment chez l’homme et chez la femme, là réside la subtilité, la difficulté mais aussi la richesse de la vie conjugale. Nous creuserons ce domaine ultérieurement.
« Femme désirée, femme désirante », tel est le titre donné par D. Flamenbaum en 2006 à un livre sur le désir féminin, ouvrant ainsi la réflexion vers la réciprocité du désir. Le désir est interactif, il se tisse toujours entre deux personnes. Begbeder l’a disséqué à sa façon dans son livre « l’Amour dure 3 ans ». Le désir sexuel, comme tous les désirs a une durée de vie assez courte s’il n’est pas entretenu.
Le désir est aussi un mystère, pourquoi Antoine ressent du désir pour Lucie et non pour Laure alors qu’elles sont toutes les deux des belles femmes ? Quelle alchimie participe à la naissance du désir ? Certains parlent plus de la vue, d’autres de l’ouïe d’autres encore de l’odorat !
Nous n’avons pas à ce jour de réponse rationnelle !
http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Relationnel/Livres/Femme-desiree-femme-desirante
La sexualité est complexe, la communication, la parole et la tendresse y tiennent un rôle important :
Dans le désir et le plaisir : Chez la femme, le désir et le plaisir ne se voient pas, ils se disent, ils se parlent ! Ce qui peut entrainer une tentation de simuler. Le film « Quand Harry rencontre Sally » avec Meg Ryan met en scène une femme qui simule un orgasme dans un restaurant.
La femme ayant pris l’habitude d’écouter son corps, ses ressentis, va pouvoir guider l’homme, lui dire ce qui lui fait du bien, ou ne lui fait rien. Ainsi, elle va pouvoir aider l’homme à se donner. En retour, la femme fera de même pour l’homme. L’homme a beaucoup de joie à donner du plaisir à sa femme. Si elle ne dit rien, ne manifeste pas grand chose, voire reste passive, la rencontre sexuelle perd de son d’intérêt pour lui. Cet échange sur le ressentit corporel et cette liberté de parole sont essentiels pour une sexualité conjugale heureuse.
- L’homme dit « je t’aime » après l’amour, la femme à besoin d’entendre « je t’aime » pour faire l’amour. La femme ou l’épouse aura d’abord besoin de ressentir de la tendresse avant l’acte conjugal. Elle a besoin de sentir de l’intérêt pour sa personne et pas seulement du désir sexuel pour son corps.
La tendresse : Une de mes patientes me disait mon mari ne comprends pas que j'ai besoin de " tendresse verticale " avant d'avoir une relation sexuelle! Les petits gestes tendres de la journée, un sms, sont indispensables pour préparer son coeur et son corps à se retrouver le soir.
Petits conseils pour une sexualité conjugale heureuse:
- Le désir peut s’organiser, se planifier comme on planifie des vacances. Ainsi, il aura le temps de grandir. Une union du soir se prépare dès le matin.
- Le temps ne devrait pas éroder le désir mais au contraire, la communion des époux devrait grandir avec la qualité de leur communication. Pour cela il est indispensable de soigner son couple, de prendre du temps pour lui. A titre de repère, une semaine par an en couple, sans enfants est important pour se retrouver.
- Evaluer régulièrement si les besoins de chacun sont respectés : tendresse, sexualité, repos, distraction
- Les conjoints n’ayant pas pris l’habitude de s’écouter, de dire leur ressenti sans agressivité, le besoin qui est derrière et de formuler une demande, peuvent suivre une formation à la communication non violente (CNV).